Année/Network : 2009/KBS
Par : Ki Min Soo, Jung Jin Young, Kim Eui Chan
Durée : 16 épisodes
Goo Dong Baek (Hwang Jung Min) est souvent pris pour un simple d’esprit à cause de sa naïveté et de son physique passe-partout. Ce célibataire endurci sans être aigri possède à son insu le don de rendre les autres heureux. Mais voilà, il passe partout inaperçu, au point que ses collègues de bureau oublient son nom. Qui pourrait remarquer le pauvre Goo Dong Baek à part sa petite sœur (Lee Chung Ah) ? Han Ji Soo (Kim Ah Jung), l’actrice number one de Corée du Sud ! Le jour où la belle Han Ji Soo lui rentre dedans avec sa voiture, chassée par un paparazzi véreux qui cherche à dévoiler sa liaison secrète avec le fils d’un politicien déjà fiancé (Joo Sang Wook), sa vie bascule. Il ne résiste pas et vole au secours de la demoiselle, dont il est fan. De fil en aiguille, Goo Dong Baek se retrouve embarqué dans une histoire abracadabrante où se mêlent affaires de cœurs et intrigues politiques, et finit par épouser Han Ji Soo pour lui servir de couverture, en attendant que l’amant de la belle soit libre de l’épouser. Mais comment rester fidèle à un homme absent et volage lorsque l’on a près de soi un adorable Goo Dong Baek, si généreux, si chaleureux, qui vous aime éperdument ? Sans compter que les frangins, amis et collègues du couple vont venir pimenter les choses…
En avant-propos, j’ai réalisé que ça fait plus de dix ans que je regarde des Kdramas, et j’ai voulu revenir sur des pépites des années 2000. Certains articles comme celui-là sont des actualisations d’anciens articles que j’ai réédité.
Voilà un projet qui n’était pas très attendu à l’époque où il est sorti. Le casting a été chercher ses acteurs au cinéma, personne ne voyait Hwang Jung Min en jeune premier, et Kim Ah Jung, même si elle venait d’attirer l’attention du public via son rôle dans 200 Pounds Beauty, n’était pas une star du petit écran comme Jang Nara ou Eugene. Pourtant il m’a beaucoup touchée et marquée, au point de devenir un de mes dramas favoris des années 2000, et j’aimerais lui rendre justice. Et puis Hwang Jung Min n’a tourné depuis dans aucune autre série romantique, je ne suis pas sûre qu’on le reverra un jour dans un tel rôle, donc autant en profiter !
L’histoire de That Fool semble tout droit sortit d’une machine à scénarios de comédie romantique. Voyons voir, prenons une belle actrice inaccessible à la Coup de foudre à Notting Hill, un bon vieux contrat de faux mariage à durée limitée qui va se changer en amour véritable, un looser de base qui a le cœur sur le main, un rival relou, mélangez le tout et vous obtenez un scénario prémâché dont la conclusion heureuse ne fait aucun doute. Quel intérêt ? Disons que le “looser de base” n’en est pas un et se révèle beaucoup plus complexe et attachant que prévu. Goo Dong Baek est un rêveur, un philanthrope et surtout un grand optimiste, mais pas un niais ce qui fait de lui un amour (tous sauf un looser quoi). Au début on a pitié de lui, à la fin on veut le même à la maison.
On a beau dire que le scénario a déjà été vu mille fois, il y a un détail très innovant qui fait toute la différence : Le héros n’accepte pas le contrat pour de l’argent, mais par amour et compassion, ce qui n’est pas si courant à Kdrama-land (et l’aspect matériel de la relation pose très souvent problème aux couples à un moment ou à un autre). Ici, le héros refuse de se laisser acheter, et entends bien agir par pure empathie. C’est rafraichissant.
Et l’essentiel, à savoir l’alchimie du couple principal, n’est pas en reste. Au début du drama l’héroïne est un peu froide et distante, mais elle s’adoucit au contact de Dong Baek et craque assez vite devant tant de gentillesse. Elle commence par en profiter égoïstement en continuant de se languir pour son muffle de copain puis commence à comprendre que l’amour, c’est mieux à deux, et surtout ouvre les yeux sur la vérité : Goo Dong Beak est un trésor. Elle craque en particulier au cours d’une scène adorable où ils se mettent à jouer ensemble à un jeu de société : Ji Soo se relâche enfin et laisse transparaître sa vraie personnalité, joueuse et pétillante. C’est aussi à partir de là que le drama est passé pour moi de simple RomCom de base à pur crack, et j’attendais la suite avec impatience.
Il se dégage du drama une atmosphère sereine et décontractée, et l’absence de réels rivaux laisse beaucoup plus de liberté au scénariste pour écrire des développements plus sincères et crédibles que les habituels prétextes employés. Il n’y a aucun véritable “méchant” dans That Fool, chaque personnage a sa part sombre (même Dong Beak n’est pas un ange. Bon ok, presque) et enfin le fait que le schéma habituel soit inversé (c’est l’homme qui tient la place centrale en tant que héros attachant et la femme qui est placée dans le rôle de la personne hautaine inaccessible) fait sortir le drama des sentiers battus.
Beaucoup de Kdramas de ce format de 16 épisodes présentent deux cas de figure concernant leur évolution qualitative : soit ils commencent très fort, se relâchent un peu au milieu, et finissent en beauté, soit ils commencent doucement (voire même médiocrement) s’améliorent après un nombre plus ou moins grand d’épisode et deviennent franchement bons jusqu’à la fin, voire parfois excellents. That Fool fait partie de cette seconde catégorie, puisque la série, non contente de continuer dans la bonne direction, s’améliore d’épisode en épisode pour enfin s’envoler à partir du huitième et rester au paradis jusqu’à la fin. On ne se lasse pas de suivre les aventures de Dong Baek et de Ji Soo.
Le casting est le point fort du drama, et Hwang Jung Min en est le joyaux. Kim Ah Jung était encore un peu verte à ce stade de sa carrière, mais heureusement elle se laisse guider par son partenaire : en plus d’être excellent acteur, il sait mettre en valeur ceux qui lui donnent la réplique. Joo Sang Wook a un rôle ingrat qui ne lui donne pas vraiment l’opportunité de briller, mais Lee Chung Ah et Baek Sung Yun sont adorables en petit-frère et petite-soeur des héros, et aident à constituer autour de leurs aînés une petite famille improvisée rigolote dont on aime suivre les aventures.
En bref : That Fool a eu bien du mal à convaincre ses spectateurs de la première heure à cause de son casting improbable et de la conventionnalité de son scénario, mais ça vaut le coup de lui laisser une chance : comme son protagoniste, son charme n’est pas immédiat et s’apprécie avec le temps. On commence un peu dubitatif, et l’on termine amoureux.